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Sous la foudre...
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8 novembre 2019

Savoir

J'ai mis du temps pour trouver les mots à nouveau mais là ils ont fini par venir à moi. Et ça valait le coup de chercher, de se triturer, pour sentir cette sérénité dans l'exactitude, la précision, de toucher du doigt ce que l'on ressent profondément, de mettre en mots une vague à l'âme.

Oui, j'adore être avec toi, te fréquenter, échanger, j'adore, j'aime, parce que ça matche, parce qu'on a la relation qui me va bien, le bon dosage, le partage bienveillant. Même si, comme d'hab, on a tout ça parce que je fais en sorte que ça le fasse. Parce que ça ne serait pas magique, si je ne décidais pas de mettre un peu d'étoiles, de folie, de fantasque dans tout ça. Parce que je le décide, encore. Parce que je me contente et me satisfait, encore, de ce que tu donnes en retour, même si c'est bien mince, je comprends que c'est ton maximum, je crois comprendre derrière ce regard, ce merci, cet appui, je pense qu'il y a du sincère.

J'aime et j'ai le coeur qui bat de notre proximité, mais. Ce n'est pas assez. Ce n'est pas suffisant.

Je ne veux pas partir. Ce serait une folie. Une bêtise. Partir pour aller où, pour faire quoi, pour éternellement recommencer, faire ses preuves, dans un environnement tout autre. Partir se prépare et c'est trop prématuré. J'ai plus à perdre à ce stade.

A ma place précédente, le contenu n'était pas bien folichon, mais... je manageais. Je gérais. Je donnais des directions, des suggestions, des conseils, des lignes, on me demandait mon avis, je le donnais. J'étais experte. J'avais un savoir, je le vulgarisais, on me demandait des explications, des images, du concret, je le fournissais, et ça me faisait grandir et apprendre un peu plus car j'avais cette capacité de recul. Et j'avais un regard sur cet équipe. Un avis. On marchait en tandem et ça fonctionnait bien.

A la place d'aujourd'hui, je suis la basse besogne. Je fais le tout venant, les affaires courantes. J'observe, je lis, je m'instruis, on me confie, on me renseigne, on me donne des infos, des élements, mais je n'en fais rien. On ne me consulte pas sur ces choses là. On n'estime pas, peut être "pas encore" si l'on reste positif, que ça pourrait être de mon ressort.

Voilà. Les choses évolueront, peut être, sans doute, si je t'écoute et je te crois, elles évolueront et c'est à moi d'apprendre la patience, et ne pas le vivre comme une frustration. Mais je le dis comme je le sens, sans chercher une solution, juste comme ça vient, comme je le visualise.
J'avais une place. Une compétence, une reconnaissance, une force même, peut être. Que j'ai perdu. Que je dois recréer, refaire, reprendre, dans un environnement plus exigeant, plus technique, d'un plus haut niveau, où je ne suis, de fait, plus confiante, parce qu'on attend de moi quelque chose dont j'ignore si j'ai la faculté, la capacité, de donner. Où j'ignore si je peux être à la hauteur de l'attendu, et de ton estime. Où le syndrome de l'imposteur est cruellement au rendez-vous. Je suis à la fois frustrée de ne pouvoir être pilote, mais soulagée de ne pas l'être vu mon incompétence. Y a pas de solution. Pas de mot à apporter en plus à ce sentiment. Un combat à résoudre entre moi et moi.

Reste à savoir combien de temps on peut survivre en enfouissant, en restant sur le côté, en regardant passer sans mots dire. En étant bon petit soldat, toujours prête, au taquet, et le coeur qui saigne au second rang.

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