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Sous la foudre...
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30 novembre 2020

Manifestement impossible, seule.

Je suis fatiguée. Sans doute bien plus que toutes les fois où j'ai cru bon de le dire.

Le sentiment d'être seule, toujours, à faire des efforts, à porter du bout des doigts, avant de m'écrouler, peut être une fois pour toutes les autres.

L'instant avant de s'effondrer. Fatigue physique, mentale. Epuisement de tout.

J'ai pris un antidépresseur en automédication pour m'endormir et couper mon cerveau. Ca ne m'étais pas arrivé depuis des années et ce symbole est fort pour moi, même si immédiatement d'un autre côté je pense tout de suite dédramatisation et oh c'est pas si grave. Je dors mal depuis des semaines. J'ai pris la résolution de démarrer une psychanalyse. J'ai l'impression de forcer de plus en plus le trait du sourire de façade. Plus le monde va mal, plus je redouble d'efforts pour faire en sorte qu'il aille mieux, pour essayer de le sauver, mais en vrai, Mylène, tu dois comprendre et amortir la chute: tu ne sauvera pas le monde, tu n'es pas plus forte, intelligente, plus grande ou plus capable que lui à absorber les chocs. Je débute une psycha et je sais déjà ce que je vais m'entendre dire. Mais peut être que si quelqu'un d'autre le dit, l'effet sera réel. Mais si je ne sauve pas le monde, alors, quelle est ma place ? Quel est mon rôle ? Qu'est ce qui me tient encore ?

Si ma raison de tenir jusqu'alors était de décrocher un sourire, apporter du bonheur, simplifier, aider. Si cette raison n'est plus alors que suis-je ?

J'ai décidé de débuter une psycha car il y a un trop plein de beaucoup je crois. Il y a mon complexe d'Electre, il y a elle qui est revenue dans la partie, il y a ce taff qui m'harasse tandis que l'on vient me dire que ce j'y fait n'est pas visible. Il y a cette licence à distance, bonne dérivation à la réflexion, taffer, taffer encore, jusqu'à l'épuisement jusqu'à se coucher sans avoir à penser. Et il y a toute l'enveloppe contextuelle qui n'arrange rien c'est certain, le confinement, la pression générale, tout le monde fatigue, j'absorbe cette fatigue. Je redouble d'effort. Le chat qui se mort la queue. Ah et il y a aussi elle, Hulk, qui fait tant de mal de manière détournée.

Je suis fatiguée. Devoir penser à tout, tout le temps. Ce n'est pas même un devoir mais un automatisme. Prévoir, anticiper, gérer. Faire que les choses se passent au mieux, pour qu'à la fin on sache d'où ça vient.

Et parfois il y a des couacs collatéraux, qui en temps normal n'en serait même pas. C'est juste mon interprêtation à fleur de peau qui déconne. Et j'ai suffisament de recul sur la situation pour voir que je déconne. Signe d'un besoin de pause. D'un besoin de temps à moi. Souffler. Ailleurs. Mais ça n'arrive pas. Tunnel sans fin.

Mon coeur bat très vite à l'écriture de ces mots, signe probable d'une émotion vive quant à pointer ce qui ne va pas ou d'une apnée en déversant ce flot de symptômes. Ce qui déconne, se délite. J'ai envie de boire pour oublier, envie de fumer pour planer. Envie d'antidep comme d'une solution malgré le piège. Envie de taillader sans méchanceté comme à 16 ans.

Est-ce le moment où toute mon histoire a décidé de me sauter au visage ? Est-ce le moment où tout pète à la gueule pour remettre en question ? Ou est-ce que je ne dois pas y accorder trop d'importance ? Comme d'hab je sais que la solution se trouve à mi chemin. Mais autant de comme d'hab à régler. A faire ressortir. A soigner. A comprendre. Comprendre le raisonnement en dessous. L'emballement perpétuel.

Je suis fatiguée de guetter tes mouvements, tes pas vers moi, ton comportement d'huitre qui va s'ouvrir 2 jours pour se refermer 15. Je suis fatiguée de faire en sorte que tout aille toujours bien, de ne rien montrer, de cacher la difficulté. Je fais cela pour ne pas attirer l'attention sur moi et toutes les petites facilitations que je fais, mais en même temps je crève du manque de reconnaissance latent. Je crève d'absence de merci et de sincérité.

Et je dis ça mais finalement si ça se trouve je n'apparais pas telle que je pense apparaître. L'image que je renvoie de moi 'nest peut être pas celle que je pense être, et sans doute plus insupportable que je ne pense être.

Il faut que je calme. Que je relâche toute cette effervescence. Et de façon saine. Il faut que je sois moins sur les dents, le qui-vive. Plus en retrait c'est une chose à laquelle j'aspire à travailler depuis un certain temps maintenant.

Mais lâcher cela ça veut dire abandonner certaines avancées qui me comblait jusqu'alors et on en revient au problème du début. Si je ne suis plus là pour l'autre, ce qui me comble malgré l'effort nécessité, alors que vais-je devenir ? Est-ce que renoncer à l'autre, et pour être honnête, à lui, me rendra heureuse d'une autre façon ?

Je débute une psycha parce que toutes ces questions sans réponses s'accumulent et je n'en trouverai manifestement pas la clé seule.

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