Ca pourrait commencer comme tout. Comme toujours.

Ca pourrait commencer comme tout. Comme toujours. Normalement. Un mot sur une feuille, un dessin sur une nappe en papier au Flunch. Ca pourrait éclater comme un violent orage, un tonnerre affolant qui rugit du fond des océans. Une tornade qu'on voudrait apprivoiser. Ca pourrait être calme, presque insipide. Seditieux, traitre. Qui se déclare au dernier moment, là, a ce moment le plus inattendu de ta vie. Ces journées de merde qui font dés qu'elles commencent, que tu sais comment elles finiront. Sans savoir vraiment si elles finiront. Ou bien de ces journées toutes guillerettes, où l'on se sent léger et heureux de vivre. Tu souris, t'as l'air d'un con mais tu souris au premier qui passe. A l'inconnu que t'aurais presque envie d'embrasser.

Moi j'aurais bien envie de parler de tout ça. Si je savais où commencer. C'est vrai ça on sait jamais où ça commence. On se pose déjà la question avec cette question stupide à propos d'un oeuf, d'une poule. On sait pas vraiment comment tout ça commence, mais on sait qu'un jour ça finit, et ce jour là, on le sait bien. C'est presque injuste finalement. C'est déjà chiant quand les choses finissent parfois, mais en plus on dirait que y a un mec au fond de toi qui a envie que tu en chie vraiment de cette fin, genre «je vais appuyer sur ce bouton et tu auras super mal pendant longtemps parce qu'il faut que tu souffre, un peu plus, encore ». Tu crois qu'au fond de nous même on est des gros sadiques avec nous même ? Des « intra-sadiques » ? Tu le sens toi, ce décalage, entre le coeur, les entrailles, la gorge et la tête ? Comme si tous les 4 étaient dissociés pour mieux te faire mal séparemment ?