La groupie du pianiste

Parfois on se prend à rêver, des trucs totalement flous et superflus, des trucs totalement fous et superflous.

Rêver à l'avenir, anticiper des choses, espérer du bonheur, pour s'oublier un peu dans un quotidien morne.

Je ne dirai pas que tu es my first, my last, my everything. Mais on tient un truc. Des fois, pour m'endormir, je rêve à une traine blanche de 15m de long dans un église. Quand ma conviction du mariage est plus qu'ébranlée à l'instar de celui de mes parents, quand ma foi catholique est tombée bien bas depuis un moment.

Des fois, au détour d'une phrase, dans un contexte totalement à part de réservation de billets de train sur voyages-sncf.com, tu me parle de mariage.

Des fois, sur la perspective de nos avenirs respectifs de grand chercheurs connus et reconnus, tu évoque des enfants.

En gnagnagnatant quand je reprend tes mots.

On ne peut jamais s'empêcher de tourner en rond, et même si la pièce à une autre forme. Je ne m'empêcherai pas de me demander si je t'aime quand je suis dans tes bras, et regretter ton absence le reste du temps. On ne peut s'empêcher d'avoir peur de l'avenir en s'imaginant tout plaquer. Se donner des portes de sorties, notre façon de garder un contrôle sur ce qui nous arrive. J'ai 6 ans, un casque du la tête et un cabane de matelas, et je fais ce que je veux de ma vie, d'abord.
Parce qu'on veut tout contrôler, mais on est trop flippé d'avoir ce contrôle. Encore des petits garçons dans des costards cravates, toujours des minis couettes-couettes sous du crayon khôl.
L'essentiel est de le savoir. Pour mieux affronter le moment, pour avancer avec sérénité.

Ce soir, je ne regarde pas dans le rétro, parfois, j'aime bien regarder les panneaux de l'autoroute, et rêver aux destinations que je vais suivre. Mais avant tout, contrôler ma vitesse. Surtout. La vitesse.