Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sous la foudre...
Derniers commentaires
3 avril 2011

Streets Of Philadephia, Saint Petersbourg, et toutes les autres

3 ans.

Cela à fait trois ans, et je les ai regardés passés en silence. Au bout d'un moment, on ne sait plus trop si on doit encore y penser, si on peut encore y penser, sans tomber dans le pathos, si on a le droit encore, et si on arrête, et si on dit "maintenant je vais de l'avant" est ce que ça veut dire qu'on oublie ? Qu'on relie tout aux oubliettes de quand on sera vieux et qu'on aura le temps pour ressasser ce passé.
Ma mère m'a laché un "c'est toujours fleuri" au détour d'un repas familial. Très sympa.

 

J'ai l'impression de me répêter depuis un moment, mais après tout, c'est vrai. Pourquoi devoir oublier son passé, devoir en faire un deuil, et pourquoi le déclarer comme passé, si vite ? Peut être que je vis trop dans le passé. Peut être que je regrette qu'il passe si vite. Peut être que j'ai tendance à trop vouloir que ce soit "comme avant". Peut être aussi qu'on ne devrait pas être si pressé. La vie c'est 100 ans, alors si on mets une croix déjà sur tout au bout d'un ou deux ans...

J'ai pas envie d'oublier; J'ai pas envie de me dire que c'est passé, que nos 400 coups sont assagis. Parce que le présent que j'ai ne tiens pas. Ne me contient pas. Mon présent, depuis un moment, ne me donne pas envie de (le) vivre. Alors je tiens ma barque avec mes voyages, mon copain, mes amis à perpette. Mais quand tout est à perpette, c'est bien parce que là où l'on n'est, ça ne va pas.

 

Dans un sens je te remercie de m'avoir ouvert les yeux ainsi, depuis un moment je sais que ça ne va plus, mais là j'ai mis des mots, j'ai allumé la lumière, j'ai cogité. J'ai réuni toutes les choses importantes de mon passé dans un rêve, et j'ai rarement aussi bien dormi que la nuit dernière. Etait-ce les résidus d'une semaine épuisante, ou les ronflements de mon voisin, qu'importe. Ce rêve... Marm, tu étais dedans, aussi clair que je ne t'avais pas vu depuis un moment.

 

Et j'étais bien, et soulagée. A mon réveil, j'étais comme prête à vivre une nouvelle vie, à repartir, à polir, lisser, nettoyer, et ranger tout ce bric-à-brac de mes éparpillements d'un an et demi de bonheur en demi teinte.

 

La faute à Paris ? La faute à des études que je rate ? La faute au domptage de mâle ? La faute à l'éloignement ? La faute à un deuil auquel je ne me fais pas ? Il y aurait de nombreuses raisons.

 

Dans ce rêve, tu étais là, ça faisait longtemps que tu n'étais pas venu. J'en désespérais presque un peu. Tu étais là, on s'aimait, j'avais l'impression de me retrouver mes 17 ans. Est ce possible de parler ainsi à seulement 23 ans ?

Voilà. 3 ans. Ca parait court, comme ça, sur l'échelle de l'humanité. Mais qu'est ce que c'est long. Qu'est ce qu'on en a vu des choses passer. Même LL. s'embrouille dans les dates. J'ai l'impression d'avoir changé tellement de fois de vie, façon Tarzan et les lianes. Une vie de gosse, une vie d'ado. Une vie de lycée, puis mes premières années de fac. Une vie entière pour Montréal. Puis Paris. Puis tant de changement, de grisaille, de pluie. J'ai oublié de parler. De dire les choses simplement. C'était ce que je faisais de mieux, et aujourd'hui parler m'est devenu si compliqué. Je me suis perdue en route. Mais je crois avoir retrouvé le chemin. Pourvu que ça dure.

 

Besoin de ressource, chaque fois, on se voit trop peu, et pourtant chaque fois je me dis "je devrais y aller plus souvent". Il faudrait peut etre que je me sorte les mains des poches maintenant.

Mylène, je viens te chercher.

Publicité
Commentaires
Sous la foudre...
Publicité
Publicité