Don't forget me, I beg... Moi, surtout

Adele . Someone Like You. Live Brit Awards 2011

L'ego. Si c'est pas un truc pourri ça... On se demande pourquoi ça existe, à part finalement nous pourrir l'existence. Nous pousser à faire des choix qui ne reposent sur rien, à part notre nombril et notre intérêt personnel. Bizarrement, quand on ne le fais pas pour nous, on ressent une curieuse sensation d'humilité et de don de soi qui ne serait presque pas normale.

Par ego, je l'ai voulu. Par ego, j'ai tout fait pour, et évidemment, par ego je l'ai eu. Au prix du petit coeur d'un soupirant, au prix de son couple à lui aussi. L'ego m'a poussé à me surpasser, certes, mais parfois dans le malsain, et parfois dans le mauvais. Et c'est bien ça le problème de l'ego, c'est qu'il n'est pas moral, et n'obéit qu'à une règle: l'irraisonnable. L'innaccessible. Le fou. Le caprice.

Mais tout ça pour quoi ? Quel prix à payer pour "la folie" ? Est-ce qu'on vit plus heureux en succombant à ses démons, quitte à ce qu'ils soient éphémères ? Quitte à tout bousiller autour de nous, pour avoir quelque chose qu'on veut ?

Il disait "Le meilleur moyen de résister à la tentation c'est d'y céder". Pour se retrouver avec quoi à la fin ? Comme au poker, quitte ou double ? Et si le double n'était juste intéressant parce qu'on ne l'a pas ?

L'ego nous pousse à jouer un jeu totalement con, qui nous fait croire que tout est dirigé vers nous, qui nous accroche à n'importe quel signe du destin.

Hier, je l'ai quitté pour toi. Aujourd'hui il est heureux avec une autre, et elle semble juste parfaite. Du coup j'aurais presque envie de bousiller cela, pas parce qu'il m'attire, non, pour qu'il reste "à moi". A mes pieds. Quel sentiment terriblement honteux, mais tellement humain ! "Même si c'est moi qui casse... je m'en fous, je veux pas qu'on me remplace..."
Et l'ego, dans tout ça, me fait presque douter sur ce que je veux, un écran de fumée derrière lequel se cache un terrible désir de posséder... contrôler... être aimé, moi, OUI ! Surtout moi... ne m'oublie pas, adule moi encore, et souffre de ne pas m'avoir...

Mais tout ça pourquoi, puisqu'au final personne n'est heureux ? Ca ne me mène nulle part, et je le sais pertinemment, pourtant ce sentiment n'est pas révocable. Et ça m'ennerve, profondément. Contre toi, contre lui, contre moi-même et la terre entière.

Maman, quand est-ce que je grandirai ? Quand est-ce que je comprendrai la valeur des choses, si possible avant qu'elles ne claquent la porte ?....