...ni la femme que je suis, ni même l'homme qui dort dans mon lit, ne me feraient peur...

Tu me dis "Je sais pas".

Je te dis "ça fait peur" et tu me réponds "oui".

Il n'y a pas de solution. Il n'y a rien à dire. Il n'y a rien à faire. Je suis impuissante, et j'assiste à quelque chose qu'on ne soupçonne pas, jusqu'à ce que ça arrive. Du jour au lendemain. sans bruit, sans annonce, sans tambours ni fanfares.

Faut-il être soi même ? Faut-il être mieux ou moins bien ? Faut-il être autre ? Que faut-il être ?

Il faut ignorer ce à quoi on n'arrête pas de penser. Il faut garder le sourire pour montrer qu'on n'est pas triste, parce que tu ne veux pas me rendre triste. Mais si je souris, c'est par toi, et si je suis triste c'est par toi aussi. Comment ne pas être triste quand tu dis "je sais pas" ? Quand je soupçonne un éloignement, quand je t'en parle pour être rassurée que non il n'y a rien; et que je découvre que j'ai un putain d'instinct en bon état de marche.

Comment tenir le coup, quand ce qui nous fait tenir s'effrondre.

Comment imaginer une vie qu'on avait oublié, comment se préparer à l'incertain, comment être sûr pour deux. Comment faire l'autruche quand tu n'arrive pas à mettre des mots sur ce qui se passe.
Tu fuis le conflit. moi je l'affronte, il fallais bien que ça nous fasse défaut un jour.

J'attends. J'oublie. J'y repense. Je ne pense qu'à ça.
Prête à sauter dans le premier train. Ou dessous, on ne sait plus trop.

Comme un pilote automatique qui aurait une conscience. Et j'ai envie de hurler, que tu crache ce que tu as à dire, mais si tu ne le sais pas toi même, alors moi, je fais quoi ?